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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 14:46
Lors du débat d'orientation budgétaire, Xavier Ballenghien a critiqué l'orientation budgétaire trop optimiste de Philippe Martin.




Monsieur le Président,

Vous nous avez indiqué que vous envisagiez sereinement votre poursuite des politiques publiques engagées au bénéfice du Gers.

Nous ne partageons pas votre sérénité car nous vivons dans un département qui est économiquement et socialement malade et dans une France qui l’est tout autant.

Vous dressez des perspectives sur les bases définies par le Gouvernement. qui sont à notre sens beaucoup trop optimistes.

A la veille de chaque vote du budget on nous annonce des perspectives de croissance qui ne sont jamais atteintes.

En 2013, la France devait connaître une croissance de 0.8% et le chiffre définitif a été 0.4%. Vous reprenez, la perspective de 1% de croissance qui a été validée par le FMI mais qui est mise en doute par la majorité des observateurs. Le Haut conseil des finances publiques qui est un organe indépendant chargé d’évaluer la crédibilité des finances publiques n’y croit pas plus que la Commission de Bruxelles qui table sur .0.7%. Et aujourd’hui, avec la stratégie du Dr Couet, le Président de la République et son gouvernement s’engagent à ne pas lever de nouveaux impôts d’ici 2017. au niveau de l’Etat. Mais c’est un engagement fallacieux qui ne trompe pas nos concitoyens et qui de plus obligera beaucoup de collectivités locales à augmenter l’impôt.

Ce gouvernement assainit sa gestion en déportant ces économies sur les collectivités locales qui sont mises à la diète. Les dotations de l’Etat sont en baisse , 1.62 Md € pour les départements, Combien exactement pour le Gers ?
On aimerait que l’Etat donne l’exemple en matière de discipline budgétaire lui qui est toujours plus dépensier ?


Hier, c’est vrai , nous n’avions pas les moyens d’assumer nos compétences, en particulier celles qui nous ont été transférées par L’Etat. Malheureusement ce fardeau ne fait que croître.

14600 demandeurs d’emplois en octobre 2014 sur le Gers cela impacte l ‘enveloppe consacrée au RSA…
11.2% des gersois sont bénéficiaires de l’APA la part que nous consacrons à cette aide ira croissante et nous n’avons toujours pas une rentrée fiscale suffisamment pérenne pour répondre à cette demande…

Aujourd’hui, plus qu’hier et moins que demain, le financement des allocations de solidarité nationale est en péril. Quel risque énorme pour notre département alors que cette compétence risque bien, à terme, d’être la seule qui nous restera !



L’allocation personnalisée d’autonomie (APA), la prestation de compensation du handicap (PCH), le revenu de solidarité active (RSA) sont toujours aussi mal compensés par la majorité de François Hollande que par l’ex majorité de Nicolas Sarkozy.

. Nos finances départementales sont gravement fragilisées.

L’Etat n’assume toujours pas les politiques nationales de solidarité et nous les assumons à sa place.

Pour sortir de cette impasse, la majorité que vous appuyez avec votre collègue à l’Assemblée nationale ne nous aide pas.

Un temps au mois d’août 2013 nous avions pu penser que le Président de la République s’était penché avec largesse et attention au chevet de notre département et de la ville d’Auch, ville pauvre.

Lors de sa visite au Garros, nous avons eu droit à de beaux effets d’annonces. Le nombre des emplois francs.allait passer de 2500 à 5000 annoncés pour la France ! Combien d’emplois francs réalisés à ce jour et surtout combien dans le Gers ?

Le Président de la République , dans le cadre de sa nouvelle communication , vient de nous confirmer que le Garros était retenu comme un quartier prioritaire. et nous devions toucher un pactole dans le cadre d’une nouvelle politique de la ville !

Hélas !Ce mercredi 7 décembre s’inscrira dans notre histoire, comme une nouvelle journée des dupes. Comme l’a souligné avec justesse Pierre Tabarin, sur les 100 millions d’euros actés dans le contrat de ville nous bénéficierons au mieux de 5 millions d’euros. Avec cette aide on pourra peut-être ripoliner le Garros mais pas développer l’emploi. On sait depuis longtemps que la politique de rénovation des cages d’escaliers vantée en son temps par Harlem Désir est insuffisante. Il en faut beaucoup plus pour relancer la dynamique d’un territoire. Cela passe par une politique attractive, avec des infrastructures solides qui seules peuvent attirer les investisseurs.

Plus humiliant pour nous encore le comportement de Madame la Ministre de l’Education nationale qui a supprimé d’un trait de plume les ZEP dans le Gers , écartant de facto le Garros de ce dispositif.

Elle s’était bien gardée de faire cette annonce lors de sa visite à Vic Fezensac.

Nous constatons qu’elle a été sourde aux appels des parlementaires socialistes. Votre vigilance a été sans effet. Ce gouvernement est bien peu reconnaissant vis à vis de ses députés et de son sénateur qui lui renouvellent pourtant tout leur soutien et leur confiance.

Nous aurions aimé que la ministre de l’éducation nationale nous aide dans la politique d’insertion qui nous est dévolue. Elle aurait pu nous donner des moyens pour agir sur le levier de la formation professionnelle de nos publics fragiles, comme ceux du Garros pour pouvoir les accompagner. Las, rien de tel malheureusement…

En retour votre majorité nous impose, non pas un gel des dotations, comme l’avait fait Sarkozy mais une forte baisse des dotations de l’Etat de plus de 12,5 milliards d’euros d’ici à 2017.


Les conséquences seront catastrophiques pour notre tissu économique local et donc sur l’emploi dans nos territoires. L’investissement de nos collectivités, c’est plus de 70% de l’investissement public, donc des carnets de commande et de l’activité. Vous condamnez le monde rural à une mort lente alors qu’il est déjà lourdement frappé par la réorganisation des services publics.

La mauvaise gestion nationale impacte comme je l’indiquais en préambule votre gestion départementale
Pour respecter le principe de l’équilibre budgétaire qui vous est imposé par le Code Général des Collectivités Territoriales vous n’avons que très peu de marges de manœuvre.

La politique budgétaire que vous nous proposez dans ce DOB vous est dictée par le gouvernement.
Ce gouvernement vous impose effectivement de maîtriser nos dépenses réelles de fonctionnement, ce qui aurait du être engagé depuis longtemps.
Ce gouvernement vous impose de couper de manière très forte dans les dépenses d’investissement ce qui va affaiblir nos entreprises qui vivent essentiellement de la dépense publique en particulier dans le BTP.
Ce gouvernement vous impose de contracter des emprunts sur le long terme pour réduire nos charges annuelles de remboursement en capital de la dette.
Au final il y aura donc des impôts en plus et une montée en puissance de l’emprunt et donc de nos dettes. A nous donc l’impopularité fiscale ! Pouvons-nous accepter ce transfert de compétence ! Pour l’heure, c’est la seule qui nous sera conférée à coup sûr…


C’est une double peine qui est imposée à nos concitoyens.

Nous évoluons dans un contexte particulièrement négatif et nous regrettons que ce DOB n’en tienne pas compte. Pour pouvoir résoudre un problème, il faut bien le poser.
Votre présentation optimiste et sereine ne va pas pour autant générer de la confiance et de la croissance. Les Gersoises et les Gersois sont réalistes et inquiets et la négation de ce qu’ils vivent au quotidien les rend comme nous plus anxieux pour notre devenir commun.



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