Intervention de Michel Gabas du samedi 25 janvier2014
Madame, Monsieur, cher collègue,
Je me permets de vous adresser ce courrier afin de témoigner ouvertement mon mécontentement à l’égard du redécoupage des cantons de notre département. Je sais que certains d’entre vous partagent avec moi cette colère alors qu’on leur vole une identité, un droit à s’exprimer.
Ce n’est pas seulement un conseiller général à qui l’on a dépecé son canton qui vous écrit, mais surtout le maire de la 5ème ville du Gers qui ne comprend pas la cohérence de ce redécoupage et surtout qui se sent dupé et floué.
Les bassins de vie traditionnels qui rythment la vie économique et institutionnelle de nos territoires sont aujourd’hui émiettés par cette réforme incongrue alors même qu’aucune concertation avec les maires et conseillers généraux concernés n’a eu lieu.
Encore une fois, on bafoue la démocratie locale au profit de tactiques politiciennes.
Encore une fois, on n’écoute pas les maires ruraux quand bien même ils ne seraient que des « petits élus locaux » et qui pourtant sentent battre le cœur même de la véritable vie des français.
Encore une fois, on privilégie les copinages et le dogmatisme à la véritable raison d’être des cantons.
Pourquoi réduire le nombre de cantons à 17 alors qu’au nom d’une idéologie on crée 34 sièges de conseillers généraux (soit 3 de plus qu’actuellement) ?
Pourquoi complique-t-on encore les limites géographiques à l’intérieur de notre département alors que les communes ont toutes été incitées à intégrer des Communautés de communes autour de bassins de vie logiques ?
Tant de questions qui restent sans réponse. Tant d’interrogations qui sont pourtant cruciales pour notre avenir.
Mes chers collègues, je n’assisterai pas ce samedi à la présentation des nouveaux cantons gersois non pas par peur du débat ou de la confrontation mais tout simplement parce que le débat est mort et enterré avant même qu’il ait eu lieu. Le Président du Conseil Général l’a d’ailleurs clairement affirmé dans son interview dans la Dépêche du Midi du jeudi 23 janvier.
Ce découpage vient affaiblir un peu plus la nécessité même du Département quand on sait par ailleurs que nos communes sont de moins en moins épaulées financièrement par le Conseil Général.
Je vous remercie.
Michel GABAS
